Directeur de thèse | Elie Cohen, Professeur à l’université Paris-Dauphine |
Président du jury | Hervé ALEXANDRE, Professeur à l’Université Paris Dauphine |
Rapporteurs | Isabelle MARTINEZ, Professeur à l’Université de Toulouse 3 et Catherine REFAIT, Professeur à l’Université de Franche-Comté |
Suffragant | Jean-François CASTA, Professeur à l’Université Paris |
Résumé
Les règles comptables sont en perpétuelle évolution. Il semble que l’ère des instruments financiers a amené des changements progressifs qui vont dans la direction de la prise en compte plus en amont des actifs et dettes dans le cycle des transactions, de même qu’une modification de la période où les bénéfices sont pris en compte. L’adoption de l’IAS 39 constitue une phase importante dans le passage de la comptabilité en coût historique vers la comptabilité en juste valeur. En empruntant les outils des démarches de type qualitatif et de type quantitatif, nous avons essayé de comprendre les raisons de l’opposition manifestée par le secteur bancaire français à l’égard de cette norme dès sa publication. Nous avons conclu que les principales raisons sont liées aux règles de comptabilité de couverture et au principe de la juste valeur en raison des difficultés liées à sa détermination et à son contrôle, mais aussi en raison de la volatilité qu’il cause dans les résultats et qu’il propage vers les cours boursiers des banques. Nous nous sommes ensuite focalisés sur les impacts en termes de volatilité du résultat et des cours boursiers des banques françaises avant et après son entrée en application et discuté des répercussions de cette volatilité sur celle des marchés financiers. Nous avons aussi comparé l’impact de la norme sur la volatilité des cours boursiers des banques françaises à son impact sur les cours boursiers des entreprises du CAC 40 afin d’élucider si les banques étaient plus affectées par la norme que les entreprises des autres secteurs. Nous avons pu démontrer que le résultat étendu ainsi que celui en juste valeur sont pertinents et constituent des proxys fiables des risques évalués par le marchés financiers pour les banques mais ce n’est pas le cas pour les autres entreprises. Nous avons également démontré que la volatilité additionnelle du résultat étendu ainsi que celle du résultat en juste valeur n’impliquent pas une augmentation de la volatilité des cours boursiers des banques ni des entreprises du CAC 40 et ne pourrait de ce fait être considérée comme responsable de la crise financière actuelle, mais pourrait être considérée comme facteur aggravant de la crise et de la volatilité des marchés financiers.
Mots-clés : IAS 39, juste valeur, volatilité, instruments financiers, banques.
Abstract
The adoption of IAS 39 constitutes an important phase in the passage of the accounting in historical cost towards the accounting in fair value. The IASB is developing proposals to require that companies recognize changes in the fair values of almost all financial instruments. Net Income, Comprehensive Income, and the proposed “Full-Fair-Value Income” may portray a company’s performance and risk very differently, especially for companies with significant exposure to changes in the fair values of their financial instruments. Using the tools of qualitative and quantitative research, we tried to understand the reasons of the opposition shown by the French banking sector towards this standard. The main reasons are the new hedge accounting rules and the fair value accounting because of the difficulties of its estimation and its control, but also because of the income volatility which it propagates towards the stock market prices of banks. We focused on its impacts in terms of volatility of income and stock market prices of the French banks before and after its first application and discussed the repercussions of this volatility on that of financial markets. We also compared the impact of the standard on the volatility of the stock market prices of the French banks to that of the stock prices of the companies of the CAC 40 to clarify if banks were more exposed to volatility than the companies of the other sectors. We calculate the volatility of each of these three alternative income metrics for a sample of French banks during 2005-2007, and test the risk-relevance of these different volatility measures. We find that for the average bank, the volatility of Comprehensive Income and of Full-Fair-Value Income are more important that the volatility of Net Income. Finally, we predict and find that the additional volatility of Comprehensive Income and of Full-Fair-Value Income are robustly negatively associated with bank share prices, suggesting that Comprehensive-Income and Full-Fair-Value Income volatilities capture the incremental-risk factors that the capital markets price for French banks and not for CAC 40 companies. Our findings suggest also that the volatility of Full-Fair-Value Income and of Comprehensive-Income do not increase volatility of share prices of banks and CAC 40 companies but could be considered as an aggravating factor of an existing financial crisis.
Key words: IAS 39, Fair Value, volatility, financial instruments, banks